La Bretagne et la guerre d’indépendance américaine / Philippe Carrer
Le 4 juillet 1776, les treize colonies anglaises d’Amérique du Nord proclament leur indépendance et la guerre, déjà larvée depuis quelques mois, devient une vraie guerre qui ne prendra fin que sept ans plus tard, le 3 septembre 1783, avec le traité de Paris, qui consacrera définitivement la naissance des États-Unis.
Ne pouvant mobiliser qu’environ 20 000 hommes, essentiellement des cultivateurs sans expérience de la guerre, les Insurgents n’auraient jamais pu l’emporter seuls face à une armée britannique composée de 42 000 soldats professionnels, bien entraînés et renforcés par près de 30 000 mercenaires allemands. C’est l’entrée en guerre de la France en juin 1778, qui allait ouvrir le chemin de la victoire. Le siège et la prise de Yorktown, le 19 octobre 1781, devaient marquer le point de non-retour de cette guerre.
Le rôle capital de la France dans l’indépendance américaine, illustré par le personnage emblématique de La Fayette, est bien connu et régulièrement célébré des deux côtés de l’Atlantique à l’occasion d’anniversaires ou d’autres temps forts dans les relations entre la France et les États-Unis.
Curieusement, le rôle de la Bretagne et des Bretons dans cette guerre qui a donné naissance aux États-Unis, aujourd’hui première puissance mondiale, est resté largement dans l’ombre. Pourtant, plus de 20 000 Bretons prirent part à la Guerre d’Amérique et près de 2 000 d’entre eux y ont perdu leur vie, de nombreux affrontements navals eurent lieu tout près des côtes bretonnes; la Bretagne toute entière vibra ardemment pour la cause américaine et des Bretons partirent dès 1776 et 1777, dont le marquis de La Rouërie, le fameux “colonel Armand”, combattre aux côtés de George Washington; le rôle des ports bretons fut capital dans le ravitaillement des colonies révoltées; on peut dire que l’US Navy est née en Bretagne, sa première unité ayant été un navire de la Compagnie des Indes, de Lorient; plus encore que Beaumarchais, c’est un Nantais, très injustement oublié, Jacques Donatien Le Ray de Clermont, qui a été le principal financeur et fournisseur d’armes et de munitions de l’armée de Washington et c’est sa demeure de Passy, où il a hébergea son ami Benjamin Franklin, qui joua durant toute la guerre le rôle d’ambassade officieuse des États-Unis…
Dans ce livre captivant et rempli d’informations, puisées aux meilleures sources, le docteur Philippe Carrer, déjà bien connu pour ses importants travaux d’ethnopsychiatrie, confirme son talent d’historien, après ses deux remarquables biographies : Louis de Plélo. Une folle aventure au siècle des lumières (1996) et Ermengarde, l’autre duchesse de Bretagne (2003). Homme d’une vaste culture et d’une impressionnante érudition, il révèle enfin au grand jour, vus du côté breton, les circonstances, les ressorts et les étapes de cette guerre qui changea le cours de l’histoire du monde et à laquelle les Bretons prirent une place si importante.
Collection Bretons à travers le monde
224 pages, 16 x 24 cm, mars 2005
ISBN 2-914612-17-6
22 euros